Et si la révolution digitale des mères africaines commençait dans leur salon ?
Pendant longtemps, on a parlé de l’autonomisation des femmes comme d’un idéal.
Mais pour beaucoup, c’est encore un luxe inaccessible.
Et pour les mères, c’est parfois un mot douloureux.
Ce que j’ai observé, vécu, compris
Je suis moi-même maman. Trois enfants. Une vie rythmée.
J’ai connu cette sensation étrange de “ralentir” quand tout le monde semble avancer.
Je sais ce que c’est que de sentir son potentiel s’endormir sous la fatigue, les responsabilités, la solitude parfois.
Et je sais aussi ce que le digital peut réveiller en nous.
Ce n’est pas seulement un outil. C’est une porte de sortie. Une porte d’entrée.
Vers le travail. Vers la visibilité. Vers la dignité.
Encore faut-il qu’on nous l’ouvre. Ou mieux : qu’on nous apprenne à l’ouvrir.
Ce que personne ne dit
Aujourd’hui, des millions de femmes – et surtout de mères – vivent en marge de la révolution numérique.
Pas parce qu’elles sont moins compétentes. Mais parce qu’elles ont été moins considérées.
Leur rôle est social, affectif, domestique.
Leur place, secondaire.
Pourtant, ce sont elles qui élèvent, qui organisent, qui tiennent debout des foyers entiers.
Mais qui les forme ? Qui les équipe ? Qui les inclut vraiment dans les politiques d’innovation, de transition numérique, d’emploi du futur ?
Une urgence sociale et économique
Selon la Banque Mondiale, 230 millions d’emplois numériques pourraient être créés en Afrique subsaharienne d’ici 2030.
Mais seulement 45 % des femmes y ont accès, contre 60 % des hommes.
Autre chiffre qui me bouleverse : plus de 60 % des femmes disent avoir été “mises de côté” professionnellement à la suite de leur maternité.
Et pourtant : 1 femme formée = 3 à 5 autres femmes initiées informellement autour d’elle.
Elles transmettent. Elles partagent. Elles créent des écosystèmes.
C’est ainsi qu’est né DIGI’MAMAS
Un programme pensé pour elles.
Celles qui n’ont pas de diplôme, mais de la volonté.
Celles qui n’ont pas de bureau, mais un téléphone.
Celles qui n’ont pas de patron, mais des idées.
Celles qui n’ont pas de revenus fixes, mais des enfants à nourrir.
DIGI’MAMAS, c’est une formation 100 % en ligne, accessible depuis un smartphone, pensée pour initier des femmes au Community Management et à la communication digitale.
Mais au fond, c’est plus qu’une formation.
C’est un acte de transmission.
Un outil de reconquête de soi.
Un levier d’autonomie – économique, mentale, identitaire.
Mon manifeste disait ceci :
“L’Afrique ne se relèvera pas tant qu’elle continuera à fonctionner avec la moitié de son intelligence. Non par idéologie féministe, mais par nécessité stratégique.”
Je le redis ici : former une femme, c’est transformer une famille, une communauté, un avenir.
Et maintenant ?
Je commence ce mois-ci un test avec 10 femmes.
Elles sont mères. Elles sont disponibles. Elles sont prêtes.
Nous allons voir, ensemble, ce que peut produire une telle initiative à petite échelle.
Et si vous me lisez… vous pouvez faire deux choses :
Partager ce texte pour que d’autres sachent que c’est possible.
Soutenir cette initiative si vous êtes une structure, une association, une entreprise ou un particulier qui croit en la puissance de l’autonomie féminine.
Parce qu’une femme debout, c’est toute une société qui se redresse.
Et parfois, tout commence dans un salon.
Avec un téléphone.
Et une décision.
— Ornella Tchuente